Brouillard

Publié le par hen al'

L’épaisse brume avait l’habitude de me rendre visite le dimanche. Elle était prévue, bien accueillie même. Elle était signe d’une veille festive, amicale et pleine de débordements. Elle venait contraster l’ébullition désordonnée de l’ivresse ; l’absence de visibilité qu’elle imposait était une formidable occasion de se tourner sur soi-même, de rassembler ses esprits et de recoller les morceaux de neurones. Ce mauvais temps cérébral était l’occasion rêvée de renouer avec les plaisirs simples et paisibles : la joie de la sieste, la musique du générique de Téléfoot et la bonne trogne de Moustik pour certains, , la caresse du rayon de soleil en terrasse pour d’autres…Ce sont des douceurs qui ne s’apprécient jamais autant que le dimanche.

Aujourd’hui, ça s’est compliqué. Nous sommes lundi 30 avril. Beaucoup font le pont. Pas moi. Les « bulles » de samedi ont perduré tout le dimanche. Il y a eu le foot du dimanche matin, la piscine de l’après-midi. Le beau temps du samedi soir a gardé le brouillard à distance tout le week-end. Alors, le brouillard s’est vengé. Il est arrivé encore plus épais le lundi matin. Au lieu de douces rêveries, il ne m’impose que sa lourdeur, son poids sur mes paupières et son froid agressif sur mes yeux. Je ne peux malheureusement pas le fuir, juste le dissimuler. Tout le matin, j’attends avec impatience la pause déjeuner qui sera un délicieux moment de repli. 12h pile. Pas question de faire des minutes supplémentaires aujourd’hui. Partons à pied au resto bar de la gare, le ciel bleu et mon état lamentable s’y prêtent parfaitement. La catastrophe arrive avec des lunettes de soleil : le directeur m’interpelle dans la rue. Il me connaît à peine et me propose donc de déjeuner avec lui. Je dois récupérer en catastrophe mon déguisement de business man déjà enfoui au fond de mon vieux cerveau. Ce repas m’a beaucoup fait souffrir : le service était lent, mon interlocuteur en pleine forme et passionné. Il a dévoré toute mon énergie…Me voilà donc encore plus fané, je me surprends à regarder mon clavier comme si c’était un traversin moelleux, je n’arrive qu’à faire semblant d’être affairé. Pourtant je suis siégé par le travail. Mais aujourd’hui, je ne peux rien faire d’autre que de me plaindre…Bon anniversaire Bat !

Publié dans Dubitatif

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G
La sacooooche... Henzo la sacochette à son meilleur, je t'imagine avec des bonnes grosses cernes et lachant des "ah, c'est trop la loose... c'est trop la loose, putain!"Héhé, tu fais bien plaisir. Chez nous ce soir c'est crémaillère, et ca va pas etre triste... et demain à Berlin, comme chaque premier mai, c'est le jour de la révolution ! Pleins de jeun's et moins jeun's qui se réunissent pour "abattre le capitalisme" ! Humm attention aux CRS alleuumands, ca va faire mal !Bonne soirax !
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